Gerald Petit : Un créateur à la frontière de la peinture et de la photographie

Gerald Petit : Un créateur à la frontière de la peinture et de la photographie #

La trajectoire artistique de Gerald Petit : de Dijon à Paris #

L’itinéraire de Gerald Petit débute dans la capitale bourguignonne où il intègre, dès le début des années 1990, l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Dijon. Diplômé en 1996, il s’initie très tôt à l’exigence technique et à l’ouverture conceptuelle, qualités reconnues dans cette institution réputée pour l’excellence de son enseignement artistique.

Ce socle académique solide lui permet, après une période marquante d’expérimentation à Dijon, de s’installer à Paris : un choix déterminant pour son orientation artistique, la capitale offrant un environnement propice à l’expérimentation et à la confrontation avec les scènes artistiques internationales. L’ancrage familial, le lien au Portugal à travers sa lignée lusodescendante, pèsent également : Petit revendique un langage visuel nourri d’allers-retours entre cultures, paysages et attitudes, porteurs d’une grande puissance narrative.

  • Diplômé de l’ENSBA Dijon en 1996 : une formation qui structure une démarche rigoureuse.
  • Installation à Paris : choix clé pour se confronter à la pluralité des formes et discours contemporains.
  • Influence de la double culture franco-portugaise : richesse des références, ouverture sur le monde méditerranéen.

Nous comprenons à quel point cette trajectoire, du local à l’international, façonne la singularité d’un créateur qui s’est toujours défié des frontières traditionnelles de l’art.

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Le dialogue entre peinture et photographie : une pratique hybride #

Le travail de Gerald Petit se caractérise, dès ses débuts, par un entrelacement de deux médiums majeurs : la peinture et la photographie. Loin de les opposer, il les fait dialoguer, cherchant à éprouver les limites et les possibilités de chacun. Pendant plus de vingt ans, il mène de front les deux pratiques, explorant la capacité de la peinture contemporaine à subsister et à résister face aux infinies potentialités offertes par la photographie numérique et la retouche logicielle.

Petit ne cherche pas à peindre malgré la photographie, mais avec, voire au-delà d’elle. La démocratisation des smartphones, rendant l’acte photographique banal et instantané, l’amène progressivement à délaisser ce médium pour revenir aux gestes, à la matière et à la lenteur de la peinture. Cette rupture nourrit une nouvelle réflexion sur la fabrication de l’image et la matérialité de la création visuelle.

  • Exploration simultanée de deux médiums : tension créative entre peinture et photographie.
  • Abandon progressif de la photographie : choix stratégique face à sa démocratisation technique.
  • Peinture nourrie par l’esthétique photographique : jeux de cadrage, instantanéité, flou, lumière.

Ce choix, que nous considérons audacieux et symptomatique du rapport contemporain à l’image, confère à son œuvre une dimension hybride rare, où chaque toile questionne la mémoire du médium photographique tout en s’affirmant pleinement comme peinture.

Atmosphères capturées : la recherche de l’instant et du mouvement #

La notion d’instantanéité occupe une place centrale dans l’œuvre de Gerald Petit. Une quête patiente du fugitif et du mouvement, qui trouve une expression profonde dans sa capacité à capturer, par la peinture, un moment suspendu, une émotion fugace, un geste qui ne reviendra jamais. Cette exploration, héritée de la pratique photographique, irrigue des séries entières où l’artiste représente des fragments de visages, des corps, des animaux, autant de motifs traversés par la tension entre immobilité et vitalité.

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  • Peinture de fragments : mains, regards, silhouettes animales, paysages crépusculaires.
  • Représentation du mouvement : oiseaux en vol, scènes de danse, attitudes ambiguës.
  • Saisissement de l’atmosphère : travail sur les lumières, les ombres, les couleurs « noires » obtenues par la superposition de couches chromatiques.

Cette recherche constante du non-visible, de l’intime et de la vibration, confère à sa peinture une dimension presque cinématographique. Petit ne se contente pas de représenter le monde, il en traque les seuils d’apparition et d’effacement, renouvelant profondément notre expérience du regard. Ce rapport au temps et à la perception nous invite, nous spectateurs, à ne jamais considérer la peinture comme fixée, mais comme une ouverture sur l’inattendu.

Une dimension narrative et biographique profonde #

Chez Gerald Petit, la dimension narrative irrigue l’ensemble des productions. Très loin d’un formalisme froid, ses œuvres dévoilent un univers traversé d’échos personnels, d’expériences vécues, de souvenirs, d’affects. L’autobiographie reste en filigrane : chaque tableau, chaque fragment photographique ou pictural, recèle une résonance intime que le spectateur, curieux, peut percevoir entre les lignes.

  • Présence d’éléments biographiques : portraits de proches, paysages liés à son enfance ou à ses voyages.
  • Peinture comme récit visuel : chaque œuvre fonctionne comme un chapitre d’une histoire personnelle en construction.
  • Universalité du vécu : l’intime se déploie dans une forme accessible à tous, où chacun peut projeter son propre récit.

Ce dialogue entre l’intime et le collectif, le singulier et l’universel, constitue à nos yeux une force majeure du travail de Petit. Il réussit à mobiliser sa propre vie non comme une fin en soi, mais comme moteur d’une réflexion sur les images, la mémoire et les traces laissées sur le monde. Cette approche narrative, jamais démonstrative, confère à son œuvre une densité rare et une puissance évocatrice pleinement assumée.

Expositions marquantes et reconnaissance institutionnelle #

La reconnaissance de Gerald Petit s’est construite au fil d’expositions personnelles remarquées, aussi bien au sein de galeries que d’institutions publiques. Dès 2009, ses œuvres sont exposées à la Caroline Pagès Gallery à Lisbonne, puis à la Galerie Triple V à Paris (2014, 2017), à la Fondation d’entreprise Ricard (2013), ou lors de la récente exposition « Ni île » au Frac Normandie en 2023. En 2025, la galerie In Situ – Fabienne Leclerc à Romainville lui consacre une nouvelle exposition, qui confirme son statut de figure majeure de la scène contemporaine.

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Par-delà la sphère des expositions commerciales, Petit bénéficie d’une reconnaissance institutionnelle tangible : ses œuvres figurent au sein du Fonds d’art contemporain – Paris Collections, assurant leur visibilité et leur pérennité au sein du patrimoine collectif. Sa participation à divers festivals, résidences (Frac Nouvelle Aquitaine-Méca, ISCP New York, Cité internationale des Arts Paris) et programmations à l’étranger (New York, Lisbonne), témoigne de son rayonnement international.

  • Expositions récentes : « AMAREM » (2025), « Ni île » (2023), « Fondling » (2017), « Blue Bird Bright Night Black Bird » (2014).
  • Présence dans les collections publiques : Fonds d’art contemporain Paris, Frac.
  • Résidences internationales : ISCP New York, Cité internationale des Arts Paris, Frac Nouvelle Aquitaine-Méca.

Ce parcours jalonné de distinctions et d’invitations institutionnelles assoit la notoriété de l’artiste, tout en élargissant en permanence la portée de son travail. Nous y voyons la preuve d’une reconnaissance critique et professionnelle méritée, qui ne cesse de s’affirmer.

L’engagement pédagogique : enseigner la peinture aujourd’hui #

Le rôle de pédagogue occupe une dimension essentielle dans le parcours de Gerald Petit. Dès 1999, il transmet son expertise à l’École des Beaux-Arts de Chalon-sur-Saône, puis, de 2008 à 2017, à l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Lyon. Actuellement professeur de peinture à l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Dijon, ainsi qu’au collège Expression plastique de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs, il porte sur l’enseignement un regard exigeant et bienveillant.

Sa pratique artistique irrigue l’ensemble de ses méthodes pédagogiques : il encourage une approche expérimentale, où chaque étudiant est invité à questionner les limites des médiums, à investir la matière, à envisager la création comme une expérience vivante et évolutive. Loin des dogmes, il stimule la curiosité, la persévérance et la recherche, préparant ainsi une nouvelle génération d’artistes à relever les défis de la création contemporaine.

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  • Expérience pédagogique diversifiée : Dijon, Chalon-sur-Saône, Lyon, ENSAD Paris.
  • Méthodes ouvertes : expérimentation, dialogue interdisciplinaire, valorisation de la démarche individuelle.
  • Influence directe de son propre parcours : intégration des enjeux contemporains de l’image dans les ateliers.

À notre sens, cet engagement pédagogique, indissociable de son travail d’artiste, fait de Gerald Petit un passeur essentiel entre générations, porteur d’une vision exigeante et innovante de la peinture contemporaine.

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